Optimistes, les écoles ?

En réaction à Josée Bouchard, présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, qui s’exprimait le 30 août dernier dans un article intitulé Une rentrée teintée d’optimiste, Lorraine Normand-Charbonneau, présidente de la FQDE, apporte un autre point de vue.

Alors que les élèves reprennent tranquillement le chemin de l’école, les directions et leur équipe-école les accueillent pour amorcer avec enthousiasme une nouvelle année. Cette année, tout comme les précédentes, les directions, les parents et les équipes-écoles sont à l’œuvre pour assurer la réussite des élèves. Rassurez-vous, jamais l’école n’aura été ébranlée ou incertaine face à son rôle ou ses responsabilités. Ni même inquiète quant aux impacts que le projet de loi 86 auraient pu engendrer. L’école, grâce à l’ardeur de tous les gens qui y travaillent, est restée forte, bâtie sur de solides fondations.

Faire confiance aux écoles

Certaines propositions mises sur la table le printemps dernier par le ministre de l’Éducation reviennent d’elles-mêmes cet automne. Le ministre souhaite rapprocher l’école des lieux de décisions tout en assurant la présence des parents au sein de l’instance de la commission scolaire. Simple débat de structure, certains diront-ils. Bien au contraire. Alors que dans la majorité des commissions scolaires on dicte aux écoles comment répondre aux besoins de leurs élèves, ce changement organisationnel permettra enfin aux directions d’école de participer aux décisions qui concernent la répartition des ressources destinées à la réussite des jeunes. Malheureusement, encore aujourd’hui, les écoles doivent se battre pour obtenir ce « privilège » destiné aux détenteurs de postes électifs alors qu’elles sont les mieux placées, avec leur équipe, pour analyser et répondre aux besoins de leurs élèves.

Décentralisation ou centralisation

Nous ferions fausse route d’opposer la centralisation à la décentralisation, car le véritable enjeu mis de l’avant par le projet de loi 105 est encore une fois la réussite du plus grand nombre d’élèves. Le vrai débat dont il sera ici question est d’enfin permettre aux gens du terrain, de l’école, d’être au cœur des décisions et ainsi développer le plein potentiel de chaque élève tous milieux et tous niveaux socioéconomiques confondus. Qui peut être contre ce principe ?

Les écoles parleront d’optimisme le jour où elles pourront véritablement participer à la prise de décision qui touche de près ou de loin, la réussite et le bien-être de leurs élèves.

 

Lorraine Normand-Charbonneau

Présidente, FQDE