Notre fédération salue la volonté de la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Marie Malavoy, de mettre en place, de manière progressive, la maternelle 4 ans à temps plein en milieu défavorisé. Il s’agit d’un projet noble s’appuyant sur les recherches qui démontrent l’importance, particulièrement chez la clientèle issue de milieu défavorisé, d’être stimulé dès le bas âge. Le contact social de même que celui avec la littératie et la numératie favorise la réussite éducative ultérieure.
DES QUESTIONNEMENTS QUI SUBSISTENT
Éviter le mur à mur
L’implantation progressive du programme durant la première année facilitera la logistique de son déploiement. Elle facilitera également l’évaluation et le suivi du taux de réussite de cette première cohorte. Toutefois, il est évident que des choix déchirants devront être faits dans la sélection des jeunes qui formeront l’unique classe de la commission scolaire. L’unique classe permettra-t-elle à ce projet d’être à la hauteur de ses ambitions? Comment sera déterminée l’école d’accueil de cette première cohorte? La Fédération québécoise des directions d’établissements d’enseignement croit fermement qu’il faut respecter les besoins des milieux et éviter d’instaurer méthodiquement une classe par commission scolaire. Nous devons absolument considérer les régions où la concentration d’enfants défavorisés est plus grande et la vaste étendue des territoires desservis par une seule commission scolaire.
Des directions d’établissement présentes
Il importe que les directions d’établissements d’enseignement (FQDE) soient consultées et qu’elles puissent participer tant à la sélection des écoles qu’à l’identification de la clientèle qui constituera les nouvelles classes maternelles. Elles ont une excellente lecture des besoins des jeunes et des parents de leur milieu, et elles travaillent en étroite collaboration avec les organismes communautaires de leur région. Elles sont donc bien outillées pour contribuer à cette implantation.
Finalement, la FQDE demande à ce que les ressources nécessaires pour assurer le succès de la mise en œuvre de ce service soient au rendez-vous. Il importera d’avoir l’espace suffisant, le matériel adéquat, le personnel qualifié disponible et le soutien aux équipes-écoles.
Bien que plusieurs détails restent en suspens et méritent une attention particulière, cette première annonce officielle est le début, je l’espère, d’une belle réussite.
Lorraine Normand-Charbonneau
Présidente