Autonomie des écoles : bien plus qu’un débat de structure

L’autonomie des écoles faisait la manchette hier matin, avec la publication d’un rapport de l’Institut économique de Montréal (IEDM). La FQDE, pour citer Mario Asselin chroniqueur au Journal de Québec, « se rappellera [également] de la première moitié du mandat de Philippe Couillard au gouvernement comme d’une occasion manquée de donner du pouvoir aux écoles ». C’est en ce sens que je presse le gouvernement d’aller de l’avant avec le projet de loi 105, un petit pas dans la bonne direction pour redonner aux écoles l’autonomie pour prendre les décisions qui répondent aux besoins des élèves. Difficile de croire encore aujourd’hui qu’une bonne proportion d’écoles se fasse dicter les actions à mettre de l’avant pour assurer la réussite de leurs élèves !

D’entrée de jeu, je précise : nous ne prônons pas l’abolition des commissions scolaires. Nous souhaitons maintenir un palier intermédiaire, qui, pour nous, est essentiel à plusieurs niveaux. Mais attention. Si nous ne militons pas pour leur abolition, nous sommes toutefois bien arrêtés sur notre position : les façons de faire et la culture organisationnelle de la majorité des commissions scolaires doivent changer. Radicalement. Les commissions scolaires doivent cesser de dicter aux écoles comment répondre aux besoins de leurs élèves. Les conséquences sont actuellement majeures pour les élèves.

Avec le projet de loi 105, les commissions scolaires devront être en service à l’école, et non l’inverse. Elles devront s’assurer d’avoir des pratiques de gestion décentralisées. Je me réjouis d’ailleurs que le Ministre se garde un droit de regard, entres autres, sur la gestion des commissions scolaires. Ceci nous permettra, enfin, de participer aux décisions concernant la répartition des sommes d’argent envoyées aux élèves.

Le rapport publié hier matin par l’Institut économique de Montréal (IEDM) soutient notre discours selon lequel « l’autonomie des écoles constitue un pas important vers l’objectif d’une meilleure réussite scolaire ». En s’attardant précisément à revoir les façons de faire dans notre système d’éducation, le projet de loi 105 s’avère être bien plus qu’un « débat futile de structure ».

Ceci étant dit, le long processus qui aura mené au dépôt de ce projet de loi est inacceptable. Il y a urgence d’agir. Il en va de la réussite de nos élèves, de vos enfants.

Lorraine Normand-Charbonneau

Présidente, FQDE.